7 novembre 2009

Au ras des paquerettes

Ma vie est une éloge de la fuite. Je distrais mon présent chagrin en faisant du ménage dans mes "pages et groupes facebook", en consultant les profils des "amis fakebook" dont je me sacre, en écoutant la télé. Je suis contente d'avoir choisi pour le volet élargi du câble. Je m'abrutis avec Canal Vie alors que je meure la mienne.

Ma vie est là, sans y être. Je ne veux pas y être.
Elle me déplaît, mais je n'ai pas ou plus la drive d'avancer.
J'ai réussi sans le vouloir - ce qui accentue mon " talent " - à fragiliser ce qui me rendait heureuse et à blesser celui que j'aime.

L'essentiel est de me distraire de cette solitude - jumelle de mon actuel chagrin - qui m'habite. Elle prend toute la place, même celles des larmes qui gagneraient à inonder mes joues.

Alors je vis d'obligations - réelles ou supposées - :
Monter ma bibliothèque
Remplir leurs tablettes du contenu des boîtes qui meublent mon locker.
Terminer la préparation de mon cours pour mardi.
Donner le cours.
Faire du temps pour l'autre job.
Mettre quelques dollars de côté quand je recevrai ma paye
Payer mes comptes dans les délais.
Prendre les comprimés pour le dodo.
Dodo.
Insuffler le médoc des pompes dans mes poumons.
Du concret. Du concret.
Pas de rêve.
Pas de hauteur, autre que celle des paquerettes.

Monopoliser tous les neurones. Les neutraliser.
Le coeur peut battre, mais sans plus.
Un tic tac à la fois.

Je pourrais traîner ma lassitude chez des amies, mais qui est intéressé par l'exhibition d'une tristesse qu'un sourire camoufle, mais qu'un simple regard trahi? Je me sais bienvenue chez certaines, je ne veux pas risquer d'affaiblir ces amitiés en y amenant ma lassitude.

Il y a une heure, la nécessité d'un pain tranché et d'un litre de lait m'a convaincu de marcher jusqu'au dépanneur. J'en suis revenu avec les 2 items et deux autres d'auto-destruction progressive : 1 chips BBQ et du pepsi.

Jeune caissière que j'ai jamais vu de ma vie :
- Salut!!!! Ayoye, t'as l'air morte!
- (Si tu savais à quel point jeune sotte) ... J'te dois combien?
- 8,90$ Euh, veux tu mettre ton pain à part?
- ouais.
Elle me le tend sans sac.
- Peux-tu me le mettre dans un autre sac, faudrait pas j'aille l'air folle en plus d'une morte?

Du concret.
Que-du-concret.

5 commentaires:

Clépétar a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Clépétar a dit…

Je ne pense pas qu'aucune de tes amies ait vu ton état comme un accro à votre amitié. Les amis, c'est pas là seulement dans les bons moments.

Je pense à toi, ma belle brume. ;-)

Miss Martini a dit…

J'appuie Clépétar à 110% J'ai traversé (et traverse toujours mais à un degré moindre) une très mauvaise passe depuis juillet. Mes amis m'ont aidé et je ne pense pas que personne m'en ait voulu d'avoir affiché mes faiblesses. Les amis c'est comme le mariage: ils sont fidèles dans les bons et les mauvais moments.

J'espère que tu n'hésiteras pas à chercher du réconfort auprès de tous les gens qui t'aiment (on est une gang)! Je pense à toi moi aussi. Lâche pas!

Marie-Piou a dit…

Merci les filles! C'est juste que ça fait un bout que je ne suis pas top et que les amies me ramassent.

Je ne peux pas en parler sans brailler. Alors, pour tout de suite, je me tais ou j'écris des billets.

C'est le mieux pour l'instant.

@ Biskui... belle brume, c'est limite légal :D ( ça l'est tant qu'Arlette ne pointe pas sa bette ici)

@ Miss Martini : Contente de lire que le degré est amenuisé.

Merci à vous deux pour votre piou. J'ai espoir d'être ressucitée pour vendredi prochain... au pire, Peter va m'arranger ça!

Hortensia a dit…

Je suis désolée de lire que tu ne vas pas bien.
Et comme Clépétar et Miss Martini, je pense que tu n'as pas à avoir peur de demander le support de tes amis. Je suis sûre que tu sais être là pour eux quand ils passent un mauvais moment.
Je t'envoie mes meilleures pensées.
Bises et plein de courage!