8 janvier 2009

Angoisse et damnation


Tout à l'heure, je m'endormais... J'ai pensé aux cours, à la session et hop! Désir de cri primal. Mais les cordes vocales sont trop tendues : pas de son. J'ai officiellement la chienne. La grosse chienne sale, qui serre le coeur, paralyse les trippes et renvoie Morphée d'où il vient.

Mardi prochain je ferai la connaissance des collègues, j'aurai mon horaire, ce sera encore plus concret. Palpable.

J'ai peur de ne pas savoir faire, de ne pas savoir point. De manquer de réponses, de manquer de questions, d'être jugée par les collègues, par les étudiants... j'ai tout simplement peur de ne pas être à la hauteur.

J'ai une montagne à gravir et j'ai l'impression que je n'ai pas de jambes! Je suis comme Kenny avec son skate au pied de la falaise. Ben pratique le skate face à la pente escarpée!

Bref, j'ai l'air d'une maniaco-dépressive sur l'acide.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Je sais pas si j'ai manqué un bout,
mais ils ont quel âge tes étudiants?
( Histoire de doser le stress que tu vas subir );)

Anonyme a dit…

Ça s'appelle le trac... pas grave, car ça disparaît dès qu'on entre en scène.

Une Peste! a dit…

Vive le début de session!
Beurk hein? Ce malaise revient tout le temps, malheureusement.

Malgré les années qui passent, on l'a tous et toutes. Un vieux prof de ma connaissance ;-) me disait qu'il ressentait encore ce malaise, même s'il enseigne et maîtrise sa matière depuis presque un siècle.

On rêve que l'on n'a pas notre matériel, que les élèves sont délirants, que les locaux sont ailleurs, qu'on perd le contrôle de la classe.

On ne fait pas un piiiissstacle avec des sourires et des galipettes; on enseigne. Faut asseoir notre lead rapidement. Même si cela se fait de plus en plus aisément -les mots viennent tout seuls - n'en demeure qu'on a toujours crainte de perdre nos moyens dans les premières minutes. Pourtant. On s'en sort toujours. Même qu'on s'en sort souvent très, très bien. ;-))

On ne veut pas que les élèves nous aiment, on veut qu'ils se bougent et qu'ils performent. Une main de fer dans un gant de velours. Ou un coup de croc-barre dans les tibias pour les p'tits comiques.

Pas mal différent, comme description de tâche, que de jouer à faire le clown.

Tu commences quand?

Marie-Piou a dit…

@ Miss Monde : des étudiants de 2è et de 4è session au collégial

@ Garamond: mais j'ai jamais voulu être un artissss.. Espérons que tu dis vrai.

@ Une peste : Merci...tout simplement. J'ai pas peur de manquer de matériel, j'ai peur que mes connaissances ne sortent pas de mon cerveau, j'ai peur de ne pas les communiquer adéquatement (première expérience au coll, et d'hab je suis suppléante au secondaire.. sans cours de pédago.. on s'entend)

En tout cas, vivement la semaine du 19!

Une Peste! a dit…

Marie,
C'est notre angoisse.
Ou plutôt notre fantasme. ;-))

Le one shut deal. L'Explication magique qui sortira de notre bouche parfaitement et qui sera saisi parfaitement par les élèves.

But.
C'est rare, puisque tous n'apprennent pas de façon idem. Mais je sais combien on aimerait que cela se passe ainsi.

On fait un petit pas à la fois et on s'améliore au fur et à mesure que l'on connaît notre groupe. L'idée au départ, pour ne pas devenir dépressive et brailler comme un veau dans notre bagnole , au retour d'une journée où on a l'impression d'avoir donné notre matière en mandarin ... c'est d'être "right to the point". N'extrapole pas avant de savoir où ils accrochent. Parce qu'ils accrocheront nécessairement. Ce sont eux les élèves. Attends les questions. Cela te donnera une idée de "comment" (vitesse,profondeur..) ils saisissent les notions.

C'est comme arroser une fleur et attendre de voir si elle grandit. Plutôt que de tirer sur la tige. Genre, comme, style.

Perso, cela m'angoissait tellement au début que j'en donnais plus que le client n'était capable d'en prendre. Parce que j'avais crainte de ne pas savoir répondre aux questions. Je voulais closer la matière tout de suite. La vérité, c'est que c'est tellement moins stressant de les laisser venir à toi au lieu de tenter de donner toute la gomme.

Et de s'épuiser.

De toute façon, rien n'est pire que les mioches du secondaire. Alors, si tu leur a survécu, surtout en suppléance, t'es une battante! ;-))

zazou a dit…

Argh!! Kenny!!!
Tu sais, tu peux toujours dire, honnêtement :

Je ne sais pas. Je vérifie et te reviens là-dessus avec une réponse au prochain cours.

Ça marche à tout coup.

Anonyme a dit…

Manicao-dépressive sur l'acide? Wow! J'aimerais voir ça!