8 août 2007
La forêt des mal-aimés symphonique
Dimanche dernier, Pierre Lapointe foulait pour une dernière fois le sol de la forêt des mal-aimés. Pour cet ultime voyage, Lapointe s’est adjoint l’immense navire qu’est l’Orchestre Métropolitain du Grand Montréal. Yannick Nézet-Séguin était à la barre : le navire a filé tout droit, sans iceberg, sans fêlure, sans bavure : la croisière était des plus agréables, planantes. Lapointe et Nézet-Séguin, nous ont conduit, de notes en notes, d’une mélodie à l’autre, dans le monde fantasmagorique de cette forêt des mals-aimés, peuplée de lubriques octogénaires, de lions imberbes, de plaisirs dénudés et tout ça, sous un ciel d’étoiles étiolées. Sous l’impulsion de l’orchestre, la forêt a progressivement pris de l’ampleur, du volume, de la grandeur, de sorte que le navire est devenu chasse-galerie et a survolé Montréal porté par les 100 000 spectateurs présents au centre-ville.
Notre soirée a commencé vers 18h30… question d’avoir une bonne place : mission accomplie. Nous avons gaiement tué le temps en jouant à Trivial Pursuit… la version pré-démolition du mur de Berlin. Ça a été très efficace, les minutes se sont égrainées sans semer l’ennui dans nos petites vies. (bravo à Daphné pour l’idée!)
À 21 heures, après des tonnes de questions sur Marilyn Monroe (sérieusement, c’en était surprenant), la curiosité et les attentes étaient plus que vivaces.. D’autant plus que les médias avaient passé les jours précédents à nous émoustiller : décors, costumes, arrangements symphoniques, comparaison avec le spectacle « Hollywood/Halloween » de Diane Dufresne… les adjectifs et les superlatifs se succédaient à un rythme fou. Le décor, du moins ce que nous pouvions entrevoir à travers un rideau, semblait extraordinaire : des arbres argentés, en lamé, suspendu au plafond.
Sophie Durocher se pointe sur scène, le temps de plugguer son émission « J’ai beaucoup fait tourner Pierre tel jour de telle heure à telle heure », la diffusion du show sur les ondes de Radio-Canada et surtout, pour nous montrer sa nouvelle robe (mauvaise foi, quand tu nous étreins, nous enlace, nous frenche et qu’on aime ça!!). Ensuite, Alain Simard et Laurent Saulnier ont présenté le spectacle, brièvement, « short and sweet » : j’aime ça de même, ils savaient que j’avais une jeunesse à vivre!
Premières mesures. L’orchestre joue une magnifique introduction. J’attends Pierre, je le cherche. Il est monté sur scène par le centre… avec un costume digne du comte Dracula. Ça m’a surtout rappelé Jacques Higelin lors de la « Magie Rose » de Diane Dufresne. Simultanément à l’entrée du comte, les décors se déplient : d’autres arbres tout en lamé et en perle s’élèvent du sol. L’effet visuel – avec les éclairages- est saisissant, grandiose, ingénieux.
L’équilibre entre la musique classique et populaire a été maintenu tout le long du spectacle : un mariage parfait. Yannick Nézet-Séguin était vraiment beau à regarder aller : se tournait vers Pierre *complicité* retournait à son orchestre… j’espère qu’il avait un bon déo : il s’est vraiment donné à fond, dans le plaisir .. ça se sentait! (sans mauvais jeu de mot de déo là… on n’était bien placé.. mais quand même!)
J’ai plané. Tellement que j’ai de la difficulté à décrire le spectacle, les moments forts...C’est pourquoi je m’abstiendrai, d’autres l’ont fait mieux que moi et je ne veux pas « briser » le tout en n’étant pas à la hauteur de mes souvenirs. Je ne veux pas trop disséquer mes souvenirs, mes impressions ... juste les laisser aller et venir en moi.
Le public par contre m’a franchement déçu… Les gens étaient là, présents, attentifs… intéressés.. mais si peu participatifs. Pierre a du préciser – avant de reprendre 3 chansons pour soucis techniques- que le public pouvait chanter, que leur voix seraient immortalisées sur le CD live en préparation. Le disque live, Pierre aurait du l’enregistrer à Québec où le public est peut-être moins nombreux, mais certainement plus talentueux!
Après avoir volé une soirée de temps, le lendemain j’avais les ailes fripées, un petit blues, comme une vague à l’âme laissée dans le sillon du navire symphonique...
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1 commentaire:
Superbe texte!
T'as l'âme poétique (et la plume aussi)
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