4 décembre 2009

Malaise et sacrage

Commençons par le malaise, puisque j'aime bien terminer sur une note positive,soit le sacrage! (oui, ça pue l'ironie)

Je travaillais dehors et midi vint. Mon estomac me le mentionna. Par chance, ma carte mémoire d'appareil était pleine. Vive la vie : tout tombe en mm temps. L'absence d'épicerie faite cette semaine (la remettant tous les jours au lendemain), m'a fait découvrir mes fonds d'armoire, mais surtout que rendu au vendredi, reste pu grand' chose. Je me dis : ah pis, après une semaine moche, gâte-toé d'un ou même deux bon vieux roteux de che-nous. Un Valentine se trouvant sur ma route, je m'y arrêtai.

À mon grand étonnement, c'était bondé. Je fais la file en tentant maladroitement d'entrevoir le menu.. d'un coup que le royaume du cholestérol aurait quelque chose de plus tentant à m'offrir.

Et là, paf! Qui? Quoi?
Je vois mon ancien boss - du temps où je travaillais dans un crasse-coûte (il y a environ 8 ans) - qui s'active au-dessus de la plaque et qui se grouille à remplir des roteux. J'avais quitté cet emploi juste avant de partir pour étudier en France. J'avais tu l'info, mais pas mon père débordant de joie et de fierté. La semaine suivante, je passais de 12 à 5 heures par semaine. J'ai évidemment remis ma démission. À mon retour de voyage, je l'avais croisé dans ce Valentine

- Eille, Saaaaaalut Marie-Piou! Comment ça vaaaaa? (...) Ça te tenterais tu venir travailler ici.. je viens d'acheter...

- Non merci.
(Tant qu'à faire rire de moi...)

De le voir, 7-8 ans plus tard, faire la job que je faisais pendant que jadis il se promenait fièrement, en chemise et cravate avec des " dignitaires " (le casse-croûte étant dans un truc du gouvernement)... m'a vraiment foutu un malaise épouvantable. Oppressant.

Jai renoncé à mes calories vides. Je suis arrêtée dans une ptite boulangerie artisanale à côté de chez-moi et me suis acheté un sandwich impliquant du thon, du pain au lin et de la luzerne.

Pourquoi avoir quitté? Il ne faisait rien de mal, d'indigne ou de honteux....Le monsieur gagnait sa vie et celle de sa famille.
Puis, j'ai saisi : une de mes peurs suait devant moi : stagner. pire. régresser.

_ _ _

Rentrée à la maison, je jette nonchalamment la main dans la boîte à lettres. J'espère toujours y trouver un p'tit quelque chose... niet. Je ne m'en formalise jamais... mais cette fois...si... Voyons! C'est quoi qui devrait y être!!!!

Mon chèque de paye!!!!

Je vous l'ai écrit : j'étais tellement dans le jus, que j'avais oublié d'envoyer la facture. En réalité, il y a eu un délai de 2 heures entre le deadline et l'envoi du bill à la chef d'équipe. Les chèques se font généralement lundi pm pour être posté le mardi... et là, on est vendredi et je suis toujours sans nouvelles de ma paye....

Je trouve ca sacrant... pour un p'tit 2 heures....
Je vais p-e devoir attendre un long 2 semaines....

Tabarn*

2 commentaires:

Suzy W a dit…

Régresser...

Tu sais, en juin 2000, avait lieu mes retrouvailles avec mes camarades finissants du secondaire de l’année 1991-1992. Allais tomber sur des gens que je n’identifierais peut-être même pas. Bien sûr, sais que huit années c’est peu, cependant, nous avions seize ou dix-sept ans à l'époque, on en était à la mi-vingtaine maintenant...

Emballée? Pas véritablement. Juste un brin curieuse de savoir ce qu’ils devenaient. Imaginais que bon nombre d’entre eux seraient probablement mariés et parents d’un ou deux gamins, que certains seraient peut-être thérapeutes, bientôt apologistes des minables ou des richards, des enseignants eux-même au high school. Moi, qu'allais-je pouvoir répondre quand on allait me demander ce que je devenais? Que j'étais à nouveau célibataire et toujours sans enfant! Que j'étais prestataire de la C.S.S.T. depuis deux ans et pour probablement jusqu'à mes 68 printemps! Que j’avais passé tout mon hiver hospitalisée et que je passerais tout mon été internée en déficience physique du Québec à François Charon ! Que mes visées aux jours d’aujourd’hui consistaient à éviter une greffe --de retarder au moins celle-ci -- et à me dénicher un conjoint puis d’avoir un môme ou deux!

Je te comprends. Je n'aurais pas voulu être la place des anciens camarades qui me voyaient ainsi. Après tout, l'image que je projetais alors, pouvait les effrayer. Pire, je leur faisais réaliser que la vie peut prendre un versant qu'on ne s'attend pas...

J'ai 34 ans aujourd'hui, je suis invalide, conjointée pour une quatrième année, tente une première grossesse...

C'était une petite tranche de vie...

Clépétar a dit…

Dans tout ce bardas, j'aurais tellement aimé lire la faute de frappe suivante: Tant qu'à faire frire de moi.

Je suis un peu déçue, je l'avoue.

Mais sûrement pas autant que toi, suite à l'absence de chèque de paie. Ça m'est déjà arrivé aussi. La meudame de la paie m'avait trouvée vraiment motivée d'aller chercher moi-même le chèque à son bureau plutôt que d'attendre qu'il arrive par la poste.

Euh, allô? En connaissez-vous beaucoup du monde qui peuvent se passer de paie? Pas moi!

Lâche pas la patate (ou le rotteux)!