Préjugés qui nous rattrapent...

Comme tout le monde, j'ai des préjugés envers certaines personnes. Toutefois, j'essaie de passer outre et d'éviter qu'ils ne déterminent mes rapports avec les gens. Dans le cas nous préoccupant, mes préjugés sont dirigés vers les personnes habitant les quartiers les plus pauvres de ma ville; des assistés-sociaux pour la plupart.

Pour les prochaines élections, je suis superviseur de centre. Ma tâche consiste à s'assurer que tout le monde est présent à l'heure, qu'on a tout le matériel nécessaire et que les protocoles soient respectés. Je m'assure aussi que la salle est aménagée et d'avoir les clés, bien sûr.

Deux jours avant le vote par anticipation, je contacte donc les travailleurs de mon centre... et constate que ouf, y'en n'aura pas de facile!

Premier appel :

- Marie-Piou : " Assurez-vous de bien réviser vos manuels puisque vous serez la seule scrutatrice"

- Scrutatrice trop motivée : " oui, mais là, toi, tu la connais ma job! Si ya de quoi, tu vas pouvoir la faire!"

- Marie-Piou : "Je vais vous aider de mon mieux, mais légalement j'peux pas la faire. Toutefois avec les manuels, on va s'en sortir!"

- Scrutatrice au top de sa motivation : " Anéwé y'aura pas vraiment de monde. On est mieux de s'amener un livre."

Euh, t'es pas sûre de ta job...on n'a pas commencé que tu me parles déjà de relaxer! Youppi!

Deuxième appel:

Je demande son mari. Elle demande à quel sujet. Élection Canada pour vendredi, samedi et lundi. Son mari n'est pas là. Je lui donne mon numéro de téléphone. Elle m'explique que je ne pourrai pas rejoindre son conjoint avant le vote. Qu'il est parti. Je demande s'il est encore disponible pour le travail " oui, oui, ça c'est sûr". Je lui laisse les consignes. À la fin, je réitère mon souhait de parler directement avec son mari, qui rentre la veille du vote.

- Euh, ouain... là, peux-tu me redonner ton numéro.. j'avais arrêté d'écrire avant la fin!

Je n'ai pas réussi à rejoindre mes autres compagnons. Mon espoir est entre leurs mains.