Salle Albert-Rousseau, Québec. Il est 19h et, pour rendre service à une amie, nous sommes déjà arrivés pour le spectacle de 20 hres. Progressivement, les gens se présentent. Je reconnais des visages. Je revois des "amis" de show. Des personnes qu'au fil des spectacles, on voit, on jase, mais qu'autrepart, on n'entretient pas vraiment de contacts. C'est toujours plaisant. Deux d'entre eux nous parlent du spectacle de la veille : la première de la tournée. Enchaînement boiteux entre les chansons, la chanteuse en criss qui s'excuse constamment et qui conclue le spectacle en disant que "si le producteur est fin, il va tous vous inviter gratuitement". OUF. Quel début de tournée!
Mon ami et moi on se demandait bien à quelle prestation nous assisterions. "Ils ont pratiqué tout l'après-midi" nous a-t-on appris. Rassurés (nous n'en avions pas vraiment besoin au fond..) nous nous sommes engouffrés dans la semi-obscurité de la salle. Une musique commence. La dame derrière moi n'allume pas et continue de parler de la séparation de sa meilleure amie. La musique dure un bon 5 minutes et elle n'est pas plus rapide à comprendre que l'idée c'est de se mettre de l'ambiance, so shut up!
Dans une robe signée Marie St-Pierre qui lui donne des allures de grande prêtresse antique - genre de Vestale contemporaine - Dufresne nous chante d'abord l'amour : dans sa plénitude (Que, J'taime plus que j'taime) puis dans sa souffrance (Le dernier aveu, La vie l'amour la mort et Je hurle). Cette dernière pièce est une nouvelle perle que l'artiste brode sur son répertoire. Un texte sur la peine d'amour signé Nathalie Déry : des oreilles au coeur, sans faire d'escale. Regard fontaine. Tendres pleurs. Flots de douceur.
La chanteuse effleure la folie avec Noire Soeur (qui parle de sa peur du noir) pour s'y engouffrer l'espace de Psy quoi encore. Assise sur une chaise (symbole scénique de la folie depuis les années 1980), l'interprétation est intense et sentie. L'artiste se lève et se dirige péniblement en coulisse. La chaise glisse derrière elle, puisqu'elle est installée sur un tissu. Mise en scène ingénieuse qui rappelle celle du Forum en 1982, alors que la chanteuse traînait la chaise reliée à sa cheville par un fil quasi invisible. J'ai apprécié ce clin d'oeil, qu'il ait été volontaire ou non de la part de Dufresne.
Enfin, c'est sur une gamme environnementale que le spectacle évolue. Ici, petites déceptions de ma part. Les mises en scène ressemblent grandement à ce qu'on a pu voir aux Franco l'été dernier sans la créativité, l'ingéniosité... petite sobriété qui m'a laissée dans le doute. Précisons toutefois, que le spectacle a été conçu en bien peu de temps (moins d'un mois) et qu'il est sans doute appelé à évoluer, à se perfectionner et à évoluer. D'ailleurs une chanson présente dans le programme n'a pas été interprétée... Prête, pas prête? Mystère qui augure assurément des modifications à venir.
Malgré un virus (ça s'entendait au début du spectacle dans les segments parlés) les chansons ont été livrées avec coffre, justesse et maints vibratos. Une interprétation impeccable, souvent généreuse, à mon humble avis. J'aimerais également souligner la sobriété de la scénographie, pourtant très efficace crée par Richard Langevin. Deux écrans géants derrière la chanteuse où sont présentées des photos prises par le public. Un léger voilage blanc - dans lequel se "réflètent" les éclairages apportent une aura de pudeur, de douceur, en plus d'intégrer parfaitement le costume de la chanteuse, par un rappel des couleurs, voire des textures. (non, je n'ai pas été tapponé le tout pour vérifier! haha)
Enfin, une petite anecdote personnelle. À la suite des franco, j'ai fait part à l'artiste de ma déception de ne pas avoir vu mes images lors du show (bris technique). Oui, je suis intense de même. Eh bien, j'ai reçu un mail de l'artiste récemment me disant que mes photos seraient du prochain show. Gênée, je l'admets, j'ai remercié en précisant que si elles ne correspondaient pas au concept, ce n'était pas grave...(Note à moi-même : ne plus envoyer de email sous le coup de l'émotion.) Voyant que les photos sélectionnées étaient en format paysage (et les miennes verticales) j'ai fait : ben tant pis.. jusqu'à ce que mes fleurs poppent! On dira ce qu'on voudra, mais Diane Dufresne est une femme de parole! Une amie photographe a fait une photo de ma photo dans le show. J'ai donc une preuve en forme de souvenir! haha La voici:
Diane Dufresne fait participer les gens depuis longtemps, mais jamais je n'aurais cru y voir un truc "all by myself!". D'ailleurs, la chanteuse, foncièrement persuadée qu'un artiste existe en chacun offre un espace d'expression créative sur le programme de son spectacle : un encadré blanc où chacun peut dessiner, gribouiller, faire ses bonshommes , laisser sortir une bulle de créativité. À la fin du spectacle, on peut déposer son dessin dans une boîte et avoir la chance de gagner une des toiles de peintre Dufresne. C'est moi qui va gagner, mais vous pouvez dessiner pareil . hihi
Parmi les produits dérivés, il y a aussi un truc vraiment chouette : des sacs écolos à l'effigie de Diane Dufresne. L'image retravaillée, signée Caroline Laberge, est splendide : je n'aurai pas honte de me ballader avec mon sac.
Je recevrai à nouveau les effusions de Diane Dufresne samedi prochain. Je vous reviendrai sûrement sur le spectacle.
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1 commentaire:
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