29 mars 2009

Effusions à Trois-Rivières : une « fausse représentation » criante de vérité.

Le programme annonçait la même interprète, les mêmes chansons dans le même ordre que la semaine précédente, exactement le même titre : il n’y avait pas d’erreur, j’étais au bon endroit. Et pourtant, ce n’était pas le même show! Fausse représentation! (Hihi)

Plus assurée qu’à Québec l’interprète a été accueillie chaleureusement par le public trifluvien qui, pour le connaître assez bien, est généralement froid (pour ne pas dire frette!). La première partie, placée sous le signe de l’amour et de la folie, était sublime. Quand Diane chante « Rien n’est impossible, je veux bien y croire pour des années », l’espoir nous monte au cœur de rencontrer l’ange de sa chanson : celui avec qui on vivra un amour grand, réel, dépouillé d’artifices. On la suit également au tréfonds de la peine d’amour qu’elle hurle à la lune (Je hurle). Cette extraordinaire chanson (signé Nathalie Déry) illustre l’aptitude de Dufresne, auteure et interprète, à choisir les mots qui lui conviennent et qui percutent directement au cœur. Idem pour la partie sur l’environnement qui revêtait la semaine dernière revêtait des habits de déjà-vu. Est-ce dû aux changements que j’ai cru percevoir dans les éclairages et dans les projections (plus de couleur cette fois-ci), mais cette impression n’a pas été renouvelée.

Tout au long de la soirée, Dufresne a fait valser ses cordes vocales – de vibratos, en fêlures, en notes infinies en transitant par quelques cassures senties– pour nous transmettre frissons, émotions, larmes, tendresse et conscience. S’ajoutait une théâtralité et un lyrisme qui ne pouvait que toucher leurs cibles : nos âmes.

À une semaine d’intervalle, j’ai assisté à deux spectacles « différents » de Diane Dufresne. Comment expliquer cette « maturation » si rapide? Est-ce que l’équipe a travaillé toute la semaine? Est-ce que l’interprète était plus sereine? Est-ce que j’étais plus réceptive? Autant de questions sans réponse qui nous rappelle toutefois –car nous pouvons avoir tendance à l’oublier – que le spectacle est une relation amoureuse vivante, mais surtout humaine : vécue, ressentie et agie par des êtres imparfaits. Cette relation s’opère entre une artiste et non pas son public, mais entre une artiste et chacun des spectateurs présents. Par ailleurs, soyons honnêtes il est plus aisé de décortiquer le p’tit truc qui n’a pas été que de décrire l’extase et le bonheur. Aussi, bien que traquant l’adjectif approprié, je confesse une panne de vocabulaire trahissant la pauvreté de mon ce dernier et traduisant la rareté de moments si précieux et entiers.

Laissez-moi toutefois ajouter ceci : hier soir, j’ai entendu, vu, pleuré, et ri Diane Dufresne dans cette vérité que je lui connais le mieux : la mienne. Et à voir la ferveur des autres spectateurs je sais qu’elle les a touché aussi dans la leur.

C’est l’essentiel.

Merci.

1 commentaire:

Hortensia a dit…

Avec tout ce que tu en as dit, je commence à avoir drôlement hâte de le voir ce show! J'y vais le 7 mai.