Cette semaine, Michaëlle Jean, la gouverneure générale du Canada était à
La Rochelle, en France, pour marquer le début des célébrations du 400è de Québec. Pauline Marois et Mario Dumont réagissent dans les médias : le gouvernement fédéral capitalise sur la fondation de notre province pour promouvoir l’unité canadienne. Le détournement, en vertu de mes convictions politiques, est odieux... et pathétique!
Ce midi, au téléjournal de Radio-Canada, Mme Marois déplorait qu’on ne pouvait changer le passé : la fondation de Québec coïncide avec les débuts de la Nouvelle-France. Souvenons-nous qu’avant la Conquête anglaise, ce territoire recouvrait pratiquement toute la partie est de l’Amérique du Nord, dont près de la moitié de l’actuelle Ontario. Voyez :
source : http://www.pc.gc.ca/apprendre-learn/proj/d-q/outils-tools2b_f.asp
Le propos de Madame Marois est juste, mais incomplet. L’arrivée des Français en Amérique marque la fondation du Québec, de la nation québécoise, mais également, l’exploration continentale – canadienne et américaine-, donc indirectement les débuts de leur nation aussi.
Chronologiquement et si on ne s’arrête qu’à l’aspect territorial: les deux « parties » ont raison. Néanmoins, historiquement parlant, l’appropriation des célébrations (donc de leurs potentiels commémoratifs, historique, social et politique) par le gouvernement fédéral est fallacieux.
Avant l’arrivée des Anglais, une nation (peuple partageant une langue et une culture commune sur un même territoire) vivait en Nouvelle-France… mais peut-on parler d’un nationalisme? D’après moi, c’est dans l’opposition que le nationalisme devient véritablement vivant et présent : conscient. Se « frotter » à l’autre est une manière de prendre conscience de soi. (que je n'en voit pas un penser croche ici!) Pas besoin d’une guerre, pas besoin d’être en opposition… seulement d’être en fréquentation. S’il y avait un nationalisme canadien à l’époque (et je n’ose pas être formelle sur ce point) ce serait par rapport à la France et il prendrait ses racines dans les visions opposées d’une partie de l’élite canadienne et de la mère patrie concernant le développement de la Nouvelle-France.
Le nationalisme « canadien-français » a-t-il pu se développer au contact des autochtones? Possiblement. Probablement. Toutefois, ce nationalisme a eu pris ses racines politiques au contact des Anglais, détenteurs du bidou donc des leviers du pouvoir. Petite précision : le nationalisme canadien-français a longtemps été l’histoire des classes supérieures francophones. Monsieur et Madame Untel au fond de leur campagne, le peuple ou tiers-état n’est pas concerné, du moins pas avant l’industrialisation (toujours selon moi).
Bref, la nation québécoise telle que conçue aujourd’hui l’a été par rapport à l’autre, à l’Anglais…
Je me désole donc de l’absence de Jean Charest (quelle surprise au fond, hein?) aux coups d’envoi des festivités. Je me désole donc de cette récupération de la part du fédéral!
C'est juste... cheap!
2 commentaires:
J'aime beaucoup ton billet, ma Poussière!!!!!!
Peu importe qui a raison, le premier ministre du Québec, fédéraliste qu'il soit ou conservateur undercover, se devait d'être à Larochelle. Point final.
Tout ceci sans compter le scandale de l'annulation des festivités à St-Malo pour cause du retrait des fond fédéraux et provinciaux.
Qu'en est-il de Brouages, village natal de Champlain, il s'y passe quelque chose là ? Probablement, mais quoi ?
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