21 mai 2008

Arthur Rimbaud - Sensation

Parce que c'est beau
Parce que j'aime les documents manuscrits




Parce que je ne veux pas que vous vous arrachiez les yeux :

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue,
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irais loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la nature, heureux comme avec une femme.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Après vérifications et confirmations, l'inédit de Rimbaud était bien un faux !

Un premier article suspect mais assez intriguant (reproduit ci-après) était apparu sur le NET à l'annonce de la découverte d'un texte inédit de Rimbaud :

L'auteur d'un des coups montés les plus audacieux de ces dernières décennies s'est manifesté sous le nom d'emprunt "Jean Daube Rit" (presque anagramme douteux du pseudonyme adopté par le jeune Rimbaud lui-même "Jean Baudry"). De source indiscutable, l'imposture a été prouvée auprès d'un certain journaliste parisien collaborant à la rédaction d'une célèbre revue littéraire (et qui a préféré -on le comprend- garder l'anonymat). Le faux a été effectué grâce à la recomposition frauduleuse d'archives anciennes à l'aide de vieilles feuilles vierges (authentiques celles-là) ajoutées à la revue en question qui aurait été ensuite "retrouvée" chez un bouquiniste de Charleville-Mézières. Affaire à suivre...

Piégé comme les autres, Nabe hier soir dans l'émission de Taddéi sur France 3 (le 19 mai 2008) a pour la première fois lu ce faux à l'adresse de millions de crédules !

Cet article publié sur plusieurs sites officiels était demeuré anonyme.

Puis dans un second temps le falsificateur -ou prétendu tel- s'est dévoilé dans les termes suivants à travers un autre article, dûment signé cette fois :

Voilà : je suis l'auteur de cette imposture qui est en train de prendre des proportions énormes. J'en frémis d'horreur. Et d'aise. Je n'en suis pas à mon coup d'essai il est vrai : j'avais déjà fabriqué des faux documents littéraires à propos de Maupassant et de Hugo, pour ne parler que des plaisanteries un peu consistantes (publiées sur support papier "authentique", donc)... Bien entendu mes potacheries n'avaient jamais marché, du moins pas au point de déranger les cercles officiels. Jusqu'à ce que je m'essaye à un "faux Rimbaud". Cette fois la supercherie a été prise au sérieux, trop. Beaucoup trop, à hauteur inconsidérée de la folie furieuse des médias souvent prompts à s'emballer à la moindre alarme littéraire !

Les seuls responsables sont les "spécialistes" crédules relayés par les journalistes pressés de vendre de l'information et non l'auteur de cette malicieuse falsification. Je ne me considère pas comme un faussaire au sens judiciaire du terme mais comme un aimable gredin qui a ouvert sa cage à plumes que le vent médiatique a emporté plus haut que prévu. La blague sera de toute façon utile : elle permettra de remettre les pendules à l'heure chez les prétendus spécialistes de Rimbaud.

Pour la partie strictement littéraire la rédaction du texte "à la Rimbaud" fut l'étape la plus facile et la plus plaisante de l'entreprise. Un peu plus complexe -mais à la portée de tout bon faussaire un peu habile- fut de confectionner un faux matériel sur vieux papier. Le faire entrer ensuite dans un circuit classique afin de lui donner la "patine onirique" nécessaire à sa crédibilité (grenier de particulier, bouquiniste, antiquaires) à travers un protocole plausible ne demande pas une grande imagination, au contraire ! Découvert par un cinéaste sur les traces de Rimbaud (comme le hasard fait bien les choses, n'est-ce pas ?) le document fut fatalement récupéré "dans les règles de l'art". La presse n'avait plus qu'à prendre le relais.

Et voilà comment un gentil farceur se retrouve avec une méchante affaire sur les bras !

Raphaël Zacharie de Izarra
raphael.de-izarra@wanadoo.fr
2, Escalier de la Grande Poterne
72000 Le Mans
FRANCE
Téléphone : 02 43 80 42 98
Freebox : 08 70 35 86 22

Clépétar a dit…

Faux ou pas, moi, j'adore Rimbaud. Je me souviens, au secondaire, j'avais récité son poème, L'Éternité, je crois. J'étais space au secondaire... Hihihihi!

Hortensia a dit…

Ohh, je n'ai pas eu le courage de lire tout le premier commentaire. De toute manière, c'est vrai que c'est un très beau texte. J'imagine que tu connais la mise en musique qu'en a faite Charlebois et la reprise de Daniel Bélanger. Si ce n'est pas le cas, tu me le diras et mettrai la version de Bélanger en lecture sur mon blogue.

La belle Lurette a dit…

Bon moi aussi j'adore Rimbaud, c'est mon favori, et là je suis désillusionnée et triste, mais bon. Cette version manuscrite, je l'avais imprimée et collée dans mon agenda au secondaire, alors ça me fait plaisir de la voir ici! J'avais même modifiée la callligraphie de mes "J" majuscules pour les tracer à "sa" façon, ce que je fais toujours d'ailleurs! Une vraie groupie! ;)

Marie-Piou a dit…

@ Anonyme: Ouf! Merci pour ces précisions. Je ne savais pas que c'était un faux. Bienvenue sur mon blog. Quoique j'aimerais bien avoir le lien où vous avez pris ce texte. Merci

@ Clépétar : Ah ma p'tite intense toé! J't'aime de même! C'est un excellent choix de texte.. ce que je trouve space, c'est que dans mon ÉÉI : on ne nous faisait pas réciter de poèmes en français, juste en anglais. On a assassiné ma formation! (rien de moins!) hihihi

@ Hortensia : Je connaissais la chanson de Bélanger, mais pas celle de Charlebois! Va falloir que j'ouvre ce dossier :)

@ La belle lurette : Sèche tes pleurs (Bélanger sort de ce corps!) ma chère... Moi je dis que tant qu'on n'a pas la source du texte " d'anonyme" on peut continuer de croire en la beauté de ce texte. :) Vrai ou faux, l'important c'est que c'est beau!

Hortensia a dit…

En fait, ce n'est pas un autre dossier, Bélanger reprend la chanson de Charlebois.

Rimbaud, le scandale du vrai-faux inédit a dit…

*** Rimbaud et ses faux embrouillages ***

L'histoire pourrait sembler très complexe.

Elle est simple. Absurdement simple. On avait découvert en avril 2008 un joli texte inédit de Rimbaud dans une bouquinerie de Charleville-Mézières publié sous le pseudonyme de Jean Baudry (presque anagramme de Rimbaud). "On", c'est à dire le cinéaste Patrick Taliercio qui était justement en repérage sur les lieux où avait grandi Rimbaud pour un projet de long métrage consacré au poète. Un témoin clé que personne n'a jamais vraiment entendu puisqu'il a "une frousse bleue de la télévision"... On a donc laissé ses intermédiaires s'émerveiller de la trouvaille.

Là où l'affaire devient complexe, ou plutôt limpide, c'est lorsque dans la foulée est apparu le nom d'un certain Raphaël Zacharie de Izarra...

Qui ne connaît pas ce faussaire hors pair au culot monstre ? Dans le cercle des collectionneurs, on fuit comme la peste ce roi de l'entourloupe littéraire.

Capable du pire en allant jusqu'à élaborer des mises en scène très sophistiquées parfois préparées des années à l'avance (ce qui fut le cas pour cet inédit de Rimbaud) grâce à des complicités toujours discrètes, ce Narcisse invétéré affectionne les feux médiatiques.

Sa spécialité : ridiculiser ceux qu'il aime à définir comme les "exégètes de la cause littéraire". C'est son credo, son délire, sa folie furieuse. Chacun ses obsessions... Bref, dès que les vrais amateurs ont su qu'il était mêlé à la découverte, les enthousiasmes les plus vifs sont retombés dans des bruits d'enclumes. La "Plume" avait fait son oeuvre.

(Une "Plume" avec une majuscule, c'est ainsi que s'est auto proclamé notre Machiavel des bibliothèques).

Il faut au moins lui reconnaître ce talent inné pour débusquer les imposteurs. Mais à quel prix ?

Le personnage ne fait jamais dans la demi-mesure et même plutôt dans le char d'assaut. C'est ce que je lui reproche.

Raphaël Zacharie de Izarra a poussé la (mauvaise) plaisanterie jusqu'à laisser s'auto gonfler la baudruche médiatique, décidément très extensible, sans qu'elle n'éclate jamais.

Du moins pas encore.

Le plaisantin est si redoutable qu'entendre ne serait-ce que l'écho de son nom devant une montagne de lingots d'or, c'est l'assurance de trouver du plomb derrière une pellicule dorée. Amateur de trésors retrouvés, si vous oyez le nom de ce faussaire ou simplement entrapercevez l'ombre de ses initiales, le reflet de sa particule -dont il est particulièrement fier-, les contours de sa plume suspecte, perdez toute illusion ! Il est mouillé dans tant de tentatives ratées mais surtout d'entreprises réussies de fabrications de faux, et non des moindres, que vous pouvez êtres certains d'avoir été bernés.

Le spécialiste français de Rimbaud Jean-Jacques Lefrère qui, comme beaucoup de ses confrères a foncé tête baissé aurait dû faire preuve de plus de prudence et de professionnalisme dès lors que le nom de Raphaël Zacharie de Izarra a commencé à circuler.

L'inédit de Rimbaud est un faux. Vous voilà prévenus. Je ne m'ingénierai pas comme certains à rendre complexes des choses simples. Le faussaire est si pernicieux dans sa volonté d'embrouiller les esprits que ce serait lui faire trop d'honneur que de tenter de dénouer à grands cris ce qui s'avère n'être que du vent.

Les naïfs qui pour toute caution se réfugient derrière les ors d'une "académie verveuse" relayée par la télévision dans des émissions littéraires et adoptent encore la version rassurante pleine d'érudition d'un Jean-Jacques Lefrère imperturbable s'en mordront les doigts.

Jacques Quentin pour "Ouest France", novembre 2008

Note de l'auteur au sujet de Raphaël Zacharie de Izarra :

Il y a encore trop de journalistes crédules victimes des machinations de ce faussaire sans scrupule qui diffusent en toute bonne foi mais sans aucune conscience professionnelle ses fausses nouvelles toujours spectaculaires. Il est urgent de dénoncer l'imposture de ce faussaire certes talentueux mais qui semble ne connaître aucune limite. Je connais Raphaël Zacharie de Izarra à travers ses frasques médiatiques rapportées depuis plusieurs années par les quotidiens de l'Ouest (il est du Mans, je suis de Rennes). Il s'est spécialisé depuis une quinzaine d'années dans le faux littéraire et à déjà produit quelques "inédits" célèbres.

JQ