20 avril 2008

Mutation

Au départ, on est fébrile, plein d'espoir et naïf. On est à la maîtrise. Enfin, on va se concentrer sur des trucs qui nous intéressent, on va pouvoir approfondir le champ de recherche, apporter son éclairage...!

Une session plus tard, on est lassée des lectures historico-sociologiques sans lien avec notre sujet, mais qu'il faut faire pour amasser des crédits de scolarité.

Un an après, on est dans le dépouillement des sources : parfois écoeurée, parfois enchantée. De découvertes en sclérose au fond de bibliothèques ou de microthèques.

Puis vient : la rédaction.
On pense que le pire est derrière soi. Eh bien bon! Il ne fait que commencer! C'est généralement à cette étape que les illusions du départ (approfondissement de la recherche...) fouttent le camp. On passe des semaines à traquer les mots, les idées, à les aligner sur du papier, à tuer des arbres en faisant imprimer (recto-verso, quand même!) plusieurs versions de chaque chapitre... pour en arriver à se dire :

FUCK! Ça n'a plus de sens! Je vais déposer une insignifiante merde en première version officielle. J'en ai maaaaaarrrrrre!! Au yable le champ de recherche, au yable la " cutitude" des phrases, au yable ce que j'en pense et ce que les autres en pensent également!

Je déclare officiellement être écoeurée.

Vous comprendrez mon possible silence des prochains jours.


3 commentaires:

Hortensia a dit…

Ça ne te consolera pas vraiment, j'imagine que tu le sais, mais c'est toujours bon de le répéter: le stade d'écoeurement avancé que tu vis est tout à fait "normal", dans le sens où tous les étudiants en rédaction de mémoire en arrivent là. À force d'avoir le nez dedans, on finit par ne plus avoir aucun recul.
Allez, courage, c'est un mauvais moment à passer, l'important est de maintenir le cap!
Go! Go! Go!

A.B. a dit…

C'est toujours comme ça lorsque tu parles de ton mémoire: j'ai peur à te lire! Je n'ai toujours pas déposé mon sujet. Au se-cours!

Anonyme a dit…

Comme tu résume bien le processus! Heureusement que cela a une fin.
Moi aussi j'ai pensé déposer une «insignifiante merde» quand ce n'est tout simplement pas de tout laisser tomber.