King Dave, c’est l’histoire d’un accident, du comment un tit-cul de 14 ans se fait taxer puis fesser par deux noirs au station Langelier, sous le regard d’adultes indifférents. C’est surtout l’histoire de la découverte de la peur par un tit-cul devenu grand, mais qui a conservé la fragilité de son adolescence en travers de la gorge, cet espèce de carpe diem qui pousse à l’action plutôt qu’à la réflexion. Pour se donner de la contenance, pour se sentir homme – car il aspire à en devenir un, puis un vrai à part ça-, il boit, fume de la shit et fréquente de la graine de criminel.
Son existence passe par le regard des autres. Plus la personne est friquée, puissante, influente ou dégage une aura de peur, plus un regard favorable posé sur Dave le valorise, suivant ainsi la triste loi du marché dans les quartiers pauvres de Montréal. Lors d’un party, Dave alias « le king du contact », va parler à une gang de Black particulièrement craint et se lie avec eux le temps d’une soirée et d’une entente concernant un larcin à commettre. Réveillé le lendemain, il regrette. Il est coincé. Tit-cul renoue avec son amie la peur, il fera aussi la connaissance de la trahison, de sa cousine la vengeance et ultimement, de la peur d’avoir peur.
King Dave permet d’amorcer une réflexion sur l’influence des autres dans le parcours de nos vies, sur les relations de pouvoirs qui s’installent entre individus, sur le désir d’être une fois de temps en temps « larger than life », ainsi que les moyens choisis pour le ressentir. Bref sur comment être un King, sans être celui des losers?
Prochaines représentations
- Jeudi 24 avril, Maison de la Culture, Marie-Uguay - Montréal
- Samedi 26 avril, Théâtre Lionel-Groulx
- Lundi 12 mai, Théâtre du Vieux-Terrebonne
6 commentaires:
Hum, le métro Langelier, je connais. Je l'ai fréquenté quotidiennement pendant quelques années.
Un moment donné, c'était rendu le coin fétiche des gangs de rue.
Je sais pas si c'est encore comme ça, faudrait que je demande à mon frère. (Qui s'appelle Dave, c'est une drôle de coïncidence par ailleurs!)
Merci pour l'info. Je vais noter ça quelque part...
J'ai vu cette pièce l'an dernier à La Licorne avec mon collègue qui, lui, l'avait mis au programme pour ses étudiants. J'ai quelques réserves à propos du texte, mais j'ai bien aimé la pièce en général, surtout pour la performance remarquable d'Alexandre Goyette. Les étudiants de mon ami ont vraiment adoré la pièce. Entre autres choses, la langue utilisée les rejoignait beaucoup.
@ Noisette: si tu en parles à ton frère, transmets-nous sa réponse
@ Hortensia : Tu peux préciser la nature de tes réserves? J'admets avoir eu à m'adapter au langage "full, yo chill, hip", mais il est congruent avec le personnage. En fait, c'est le débit combiné au langage qui m'a fait sentir "matante" lors des premières minutes :)
Les élèves de l'école ont déjà vu cette pièce par le passé. C'est excellent d'après ce que j'en ai entendu. Je n'ai pas vu, par contre.
Le niveau de langage est tout à fait adapté au personnage et à ses propos. Mes réserves concernaient l'originalité de l'histoire en tant que telle. C'est quand même du déjà vu. Je n'ai pas non plus trouvé que le texte apportait vraiment un nouveau regard sur la violence. Mais comme je le disais, j'ai tout de même aimé le traitement et la pièce en général.
Je suis à côté du métro Langelier. Jamais rien vu de tel. Je suis aveugle ou...? Métro Radisson par contre, oh boy!
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