Cours de survie - La maîtrise - 1

Lorsque j'ai rédigé mon billet sur la survie à la maîtrise, j'ai omis un point crucial. Je me dois donc de corriger le tout par ce cinquième conseil-constat :

5- Redéfinir les paramètres normaux de ce qui fut votre vie.
Comme le dit ma directrice " entrer à la maîtrise, c'est comme entrer en congrégation". J'ai bien rigolé... mais à l'usage et à l'usure : c'est tellement vrai! En effet, tu sais quand tu entres, jamais quand tu en sors! Comme chez les religieuses, la première année en est une de mise à l'épreuve progressive : il y a les cours, les séminaires, les travaux...Tu perds peu à peu ta vie d'avant, mais tu ne t'en aperçois pas parce que tu as des tas de textes à lire : Bourdieu et pleins d'autres sociologues (voire sociopathes - mais c'est un autre débat) à lire. La première année terminée, tu tombes en rédaction. Eh misère. C'est là que les problèmes commencent : trouver les sources, écrire... Ta vie te file entre les doigts, mais tu es tellement motivé(e)! Tu tiens le coup.

Le temps file, les délais te pressent, le stress augmente. Tu as beau suivre les conseils 1 à 4 au pied de la lettre... il n'y a pas assez d'heures dans une journée. Tu sombres alors dans une phase "carmélite" de ta rédaction : tu ne sors pas, tu ne vois plus le soleil, la notion d'avoir un teint devient abstraite...

Avant cette phase, tu t'habillais : maintenant tu mets du linge au hasard indépendamment de l'harmonie des couleurs

Avant, tu ne prévoyais pas un budget " café-vanille-française" au dépanneur du coin. Maintenant, tu as vraiment besoin de cet alliage " caféine-sucre" pour rester debout.

D'ailleurs, aller au dépanneur ne constituait pas une activité en soi, tout au plus une halte entre deux activités. Les commis ne savaient pas ton nom et ne te demandais pas " pis ça avance la rédaction?"

Avant, tu dormais, pas toujours 8 heures par jour, mais tu dormais. Maintenant, dormir, c'est pour les faibles!

Z'avez saisi le concept!

Le conseil est, je vous le rappelle, de redéfinir les paramètres de votre vie. Si vous restez avec les mêmes "standards ... voici ce qui vous arrivera :

- Vous allez vous trouver moche avec votre t-shirt jaune serein trouvé au fin fond de l'armoire parce que ya rien d'autre à mettre, votre dernière brassée remonte à quelques jours. Vous perdrez de l'estime de vous et ça va ralentir votre rédaction

- Vous allez vous épancher sur votre pathétique budget café vanille-française et aurez peur de prendre quelques livres... ON A PAS LE TEMPS POUR ÇA!

- Le commis n'est désormais pas quelqu'un qui te vend un café. NON! C'est un nouvel ami, un contact humain. Vous retrouverez cette conceptualisation de la relation commis-client vers vos 75 ans... Si tu ne perçois pas le commis comme un ami, tu vas te trouver un brin pathétique, et encore là, ce n'est pas bon pour la rédaction.

- Votre insomnie vous paraîtra une maladie et deviendra source d'angoisse. NON! C'est un mécanisme de défense, un mécanisme de proactivité... et 0n s'habitue - en période de rush intensif- à ne dormir que quelques heures.

En résumé : À SITUATION EXTRÊME.... TRUCS DE SURVIE EXTRÊMES!