Effusion : n.f. manifestation vive et sincère de sentiment qu’on éprouve (du latin effundere) répandre du sang, étendre de la peinture…
Effusion, est aussi le titre du dernier disque de Diane Dufresne.
Toujours au plan musical, le piano d’Alain Lefebvre est sur le même pied d’égalité que la voix. D’ailleurs, la participation d’Alain Lefebvre donne le ton au disque : peu de batterie, pas de guitare électrique et une chanson en hommage au pianiste André-Mathieu, la réhabilitation du pianiste étant le cheval de bataille de Lefebvre depuis quelques mois, sinon quelques années. Il faut aussi mentionner la présence des cordes qui ponctuent magnifiquement les pièces. Certains arrangements ont été faits par Michel Cusson…dont la présence est reconnaissable, mais discrète. Malgré une marche militaire aux accents arabisants (Milles et une nuits) et un tango argentin (Passé Date), Effusion est somme toute un disque homogène. On retrouve aussi une chanson de Catherine Lara (Dernier aveu). Le texte parle des adieux qu’on fait à une personne mourante, mais la musique de Lara et l’interprétation de Dufresne sont étrangement très similaires à la chanson New York Requiem, enregistrée, en 1993 par Dufresne.
Les principaux thèmes abordés sur l’album sont le temps, la mort, l’amour, l’environnement ( dont un excellent texte en prose d’Hubert Reeves mis en musique par Marie Bernard), la folie et la liberté. Mon coup de cœur est la chanson Psy quoi encore, un texte délicat, une interprétation sublime et plus corsée. J’y reconnais plus que partout ailleurs, l’essence rock de
Au fil des écoutes, ce disque m’a domestiquée. Eh oui, je dois admettre que je souhaitais des pièces qui déménagent davantage, des envolées et des torsades vocales. La violence de Dufresne qui parcourt, voire transcende, son œuvre, est pratiquement absente de l’interprétation. Si la femme semble avoir atteint la sérénité, pas moi! Et cette violence qui donnait force et caractère aux textes me manque. (Je sais, je sais, c’est carrément égoïste). L’interprétation reste sensible et c’est l’essentiel. La qualité générale du disque, des textes, des arrangements et de l’interprétation en font un incontournable de ma collection personnelle.
Ce disque, son 25e, sera-t-il le dernier de Diane Dufresne? En tant que fan finie et sans jugement (!) j’espère évidemment que non. Tant que Dufresne aura des choses à dire, j’espère qu’elle ne se taira pas, en dépit du stress qu’engendre l’enfantement d’un disque ou d’un spectacle.
« Pourquoi faut-il être sans cesse celle qui fut,
tenue prisonnière d’un ou d’une statue
Je ne suis pas à la recherche du temps perdu
Je mue, m’use
Mu m’amuse
La muse émue
Si je n’m’abuse
J’suis passée date à c’qui m’limite
Meilleure avant et puis après. »
Meilleure avant?
Différente, certes.
Meilleure avant : c’est à prouver!
Un spectacle? un disque? Une collaboration avec Plamondon?
De la peinture? Peinture! C’est la seule certitude…
5 commentaires:
Super bonne critique Poussière d'étoiles! Tu me donnes presque le goût!
My God! Tu me donnes le goût de l'acheter! Mais je la connais si peu que j'ai peur d'être déçue
Il y a des extraits de 30 secondes disponibles sur le site d'Archambault... ou emprunte-le à la bibli.. mais de grâce, ne laisse pas la peur t'arrêter! (Je sonne très intense là)
De plus, chez Archambault, tu peux demander d'écouter le disque avant de l'acheter.. et un coup parti, il est à 11.11$ jusqu'à jeudi!
Ohhhhhh!
Tu as fait vite!
Je peux te demander n'importe quoi comme ça, tu vas t'exécuter? ;-)
Merci de tes commentaires; j'ai très hâte de l'entendre cet album. Je vais sûrement aller l'acheter dans les prochains jours. Je t'en reparlerai après quelques écoutes.
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