9 septembre 2009

Questionnement professionnel...

Comme vous le savez je suis chargée de cours au collégial. J'en suis réellement à mes premiers balbutiements, donc fréquemment confrontée à de nouvelles réalités. Je me suis mise dans un état d'esprit : laboratoire. J'expérimente. J'essaie. Je me teste. Je testes des interventions, les réactions estudiantines.. bon vous saisissez.

Cette session-ci, j'ai dans mon groupe une étudiante qui ne m'aime pas. Vraiment pas. Et qui le manifeste. Elle commente ce que je dis, ce que je fais. Me reprend constamment sur un mot, mais pour une peccadille. Ex : la semaine passée, mon cell - qui était sur le bureau pour cause d'horloge pétée et de pas de montre - vibre.

- Oh! excusez-moi. Il a sonné. (je suis pas polie, pas contrite)
- Ya vibré. (ton vraiment fendant)
- oui, il a vibré.. mais sonné, vibré, je pense qu'ensemble on va outrepasser ce traumatisme rapidement. (sans ton. je suis neutre)

Quelques étudiants rient... et elle renchérit :

- C't'encore drôle.

J'ignore. Les étudiants également. Elle n'obtient pas d'appui... Probablement qu'ils sont encore trop timides pour s'exprimer (1ere session de coll.)

Plus tard, j'écris les questions de l'exercice au tableau. Un étudiant demande quel est le verbe de la 3e question, il ne parvient pas a le déchiffrer. Je lui réponds, et tout candide :

- beeeeeeeen oui! là j'le vois!

Un autre dit qu'il ne comprend justement pas le sens de la question. Je l'explique. Super étudiante amorce une question, mais l'interrompt en plein milieu. Elle me fixe, sans sourciller.
Je fais de même.... Je sais que c'est totalement immature, mais en moi ça a faite :

- ah non ma p'tite ****** c'est pas moi qui va baisser les yeux en premier!

Elle a renoncé. Elle a baissé les yeux. Alors j'ai dit :

- et ta question?
- j'en avais pas. je faisais semblant de pas comprendre.
- brillant. (ironique)

J'ai fait de la suppléance au secondaire - dans toutes sortes de groupes - et j'ai rarement vu une telle arrogance. Je sais qu'un prof n'est pas là pour se faire aimer et je vis bien avec l'indifférence, l'intérêt opportuniste (et quant à moi sain de '' j'aime pas la femme devant, mais je doois passer le cours alors.. je fais ce que j'ai à faire), et même l'absence totale d'intérêt pour ma matière ou moi.

Mais quand je croise de l'agressivité et de la méchanceté dans son regard... je viens mal en dedans... et ça ne tire pas le meilleur de moi : j'ai envie de la ramasser , mais solide.

Son attitude envers moi est gratuite : je n'ai jamais été déplacé avec elle. Quand elle répond correctement, je la renforce positivement (je le fais à tout le monde), quand il y a erreur, je trouve un lien qui pourrait etre pertinent - autant que possible - , je l'explore un peu et je reviens à l'idée principale... bref.

Des suggestions?

13 commentaires:

Anonyme a dit…

La confronter en classe serait pas nécessairement une bonne idée.

Une rencontre après un cours?

Drew a dit…

Utiliser le même ton qu'elle?

Marie-Piou a dit…

@ Lily : pas fou. mais risqué.

@ Drew : ça c'est fait! Aucun résultat. Elle a renchérit. J'ai stoppé. Pas d'escalade.

Clépétar a dit…

Je ne suis aucunement pédagogue alors, moi, je dis que tu devrais grogner quand elle passe près de toi. Si tu pouvais faker de l'écume, je pense que ce serait bon aussi.

Anonyme a dit…

Hiiii, je sais pas, honnêtement! J'ai le rôle d'étudiante en ce moment, et jamais je n'oserais avoir une telle attitude avec un de mes profs!
Je sais bien que toi ça te dérange, ça me ferait un effet semblable j'en suis certaine, par contre de la manière dont tu racontes, ça ne semble pas influencer les autres étudiants dans le même sens qu'elle. Peut-être que c'est son attitude générale avec tout le monde?

Bonne chance!

Marie-Piou a dit…

@ Clépétar : POuhahaha.. Un mentos pis une lampée de pepsi diet ça devrait faire une belle job d'écume!

@ Joulie : hum peut-être...

Hortensia a dit…

Hm, j'ai deux suggestions.

Méthode douce: tu demande à la voir à la fin du cours et tu lui parles directement de son attitude. Des fois, ça marche, ça désamorce.

Méthode moins douce: tu t'arranges pour que la classe constate son attitude négative et soit de ton bord. Selon mon expérience, elle va se calmer un peu si elle sent qu'elle n'a pas la cote. Peu d'étudiants ont envie de se mettre leurs pairs à dos. À la limite, tu peux lui demander «pourquoi tant de haine?» devant toute la classe. Tu peux aussi lui rappeler «subtilement» la date limite d'abandon du cours si ta prestation ne la satisfait pas.

Le professeur masqué a dit…

Je seconde Hortensia. il y a aussi le lance-flammes...

Anonyme a dit…

L'inviter à venir te remplacer en avant?

A.B. a dit…

Je te suggère la même chose que Lily. J'enseigne depuis assez longtemps en cinquième secondaire (mes jeunes, en fin d'année, ont le même âge que les tiens, en ce début d'année) et débuter par une confrontation devant le groupe, surtout entre deux filles, n'est pas une bonne idée.

Si, après lui avoir parlé inividuellement, elle ne comprend toujours rien, réponds-lui en pleine classe. Tu auras alors auparavant tenté de régler la situation. Autre tactique: l'ignorer. Ça fonctionne avec certains.

A.B. a dit…

Hortensia résume aussi ma pensée.

J'ajoute le fouet comme autre suggestion pour renchérir après PM.

simpledream a dit…

Hortensia, PM et Safwan: le trio masqué qui épure le collégial.

MaryLou a dit…

Wow, j'te trouve vraiment bonne! Je fais d'la suppléance au primaire et des fois j'trouve sa rushant! Mais j'essaie de me trouver de bons moyens de gestion. Quand tu faisais de la suppléance au secondaire, comment tu faisais pour que les jeunes te respectent, fassent le travail demandé? bref t'utilisait quoi pour faire la discipline? J'aimerais p-e en faire un jour..